Catégorie : Assurance vie

L’impact du régime matrimonial sur les contrats retraite.

La question à se poser est de savoir si les contrats d’épargne retraite que sont les PERP, les Loi Madelin Retraite, l’article 83 et le PREFON sont des biens communs ou des biens propres pour les couples mariés en communauté.

Le Code Civil est clair sur le sujet est ces différentes formes de contrats d’épargne retraite sont ce que l’on appelle des biens propres par nature car leur dénouement dépend de l’âge et de la carrière du souscripteur. Ainsi, ils appartiennent à celui qui les a souscrits.

Pour autant, si les contrats ont été alimentés par des fonds communs, l’époux souscripteur doit une récompense à la communauté qui s’est « appauvrie » pour alimenter le contrat. Par contre, aucune récompense n’est due si le contrat est alimenté par l’employeur ou par des prélèvements sur salaire, souvent obligatoires, avant que l’époux n’est perçu ces revenus.

Pour rappel, cela ne concerne pas les contrats d’assurance vie classiques qui, s’ils ont été alimentés par des fonds communs et qu’ils ne sont pas dénoués au moment du divorce, sont des biens communs « classiques » sans qu’il y ait lieu de calculer d’éventuelles récompenses (arrêt Praslicka, 31 mars 1992).

Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU)

Assemblée Nationale - ParisPresque tous les revenus financiers perçus à compter du 1er janvier 2018 seraient désormais soumis à un prélèvement forfaitaire unique (PFU ou « flat tax ») au taux de 30 % (soit 12,8 % + 17,2 % de prélèvements sociaux). Il s’agit entre autres des dividendes, des intérêts de livrets ou de contrats d’assurance-vie, des plus-values issues de la vente de sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés ou de SICAV…

L’abattement de 40 % sur les dividendes et les abattements sur les plus-values mobilières seraient supprimés, sauf en cas d’option pour une imposition au barème progressif. Attention, cette option serait globale pour l’année en cours, c’est-à-dire appliquée pour tous les revenus soumis au PFU. Notez que la CSG déductible de l’année suivante serait portée à 6,8 %, mais elle ne serait plus déductible si l’on reste soumis au PFU… L’acompte (et la possibilité de dispense d’acompte) sur les dividendes et intérêts serait maintenu, mais au taux de 12,8 %.

Optimisation ?

Les chefs d’entreprises n’ont aucune raison de précipiter les distributions de dividendes avant la fin de l’année.

Les dirigeants partant en retraite auront parfois intérêt à avancer la date de la cession de leur entreprise pour bénéficier du cumul des abattements de 500.000 € et de 85 % au-delà de 8 ans de détention.

Les détenteurs de contrats d’assurance-vie subiraient, en cas de rachat, une fiscalité différentiée en fonction de la durée du contrat (+/- 8 ans), la date de versement (notamment avant ou après le 27 septembre 2017) et du montant total des versements effectués sur tous leurs contrats (+/- 150 000 €). Ils ont donc intérêt à ne plus verser sur les contrats existants et à souscrire de nouveaux contrats afin de les dissocier et mieux maîtriser les règles fiscales applicables à chaque rachat.

Attention, au moment où nous écrivons ces lignes, la Loi de Finances 2018 n’est pas encore publiée au Journal Officiel et certaines règles peuvent encore être modifiées.